jeudi 23 octobre 2008

Que la lumière paresse !

Marrakech, février 2008. Dans la pénombre du souk des tanneurs, fiévreuse curiosité de la Medina. "Ce lieu comme un oubli / Supporte le tourment / Des hommes misérables / Aux regards engourdis / Où dort une lumière... ", poétisa joliment Naji Okba à son endroit. Mais que reste-t-il à faire quand dort une lumière ? La réveiller tout simplement, tout doucement.

mercredi 15 octobre 2008

Persistance de la tristesse d'un monde ancien

J'aime les arts chinois, tous les arts chinois, des paysages sur rouleaux anciens aux subtilités érotiques de l'estampe, de la dynsastie Zhou à la propagande des années Mao. Ils nous conduisent toujours à l'esprit de la lettre avec ces personnages qui dévoilent les clés graphiques des œuvres. Comme ici, au Sfoma de San Francisco, une introduction de Li Songsong pour la fantastique présentation de la collection Logan d'art contemporain chinois. Moi, sur les sept personnages très réalistes, je n'ai identifié qu'une erreur, une seule statue capable de dire à elle seule toute la tristesse immobile d'un monde ancien…

mercredi 8 octobre 2008

«De la joie d'être grand-père» ou «La Mouche»

Voici Maël, mon petit-fils aîné, quand il prend le temps de suspendre son vol. Gueule d'ange. J'adore cette image, l'icône d'un mécréant. J'aime le petit visage surpris de Maël, collé-plaqué sur la vitre-plafond à bulles de ma pièce du dessous. Gueule d'ange auréolée dans la clarté d'un Vélux restauré. Elle n'a pas forcément plu cette petite photo de famille assez peu conventionnelle. Mais moi je l'aime. Je l'avais d'abord appelée «La Mouche». Métamorphose…

jeudi 2 octobre 2008

224 morts de foi, trois fois rien

Depuis le fort de Mehrangarh se découvre Jodhpur, la ville bleue du Rajasthan qui fait commerce de soie, de santal et d'opium. Le ciel s'est abattu avant-hier sur ces maisons bleues qui porteront aussi désormais le blanc du deuil indien. 224 pélerins sont morts piétinés dans la bousculade qui a suivi l'effondrement d'un mur au temple de Chamunda, dans la forteresse. Chamunda, la Grande déesse dont le culte sectaire s'adonnait autrefois au sacrifice humain. 224 hindouistes morts d'un coup cette fois. Morts de foi. Autant dire trois fois rien : un quart de brève dans les journaux du soir pour dire qu'un record avait été battu…