mardi 8 février 2011

Les messes trompeuses


Paris, défilé du nouvel an chinois, porte de Choisy, 6 février 2011.

On voit ici, me semble-t-il, un peu plus que les couleurs attendues, portées parfois sans conviction, parce que c'est le nouvel an et qu'il le faut bien, parce que c'est carnaval et qu'il le faut bien, parce que c'est dimanche et qu'il le faut bien, parce que la joie peut être simulée par les tissages des rites collectifs obligés. A-t-on seulement le droit à la peine, à l'ennui, à l'incertitude ? Drôle de question… Notre monde sera joyeux ou ne sera pas. Et plus gagne l'ennui, plus lourdes sont les croix, plus astreignantes les traditions, le consensus, les faux-semblants, plus bariolées sont aussi ces fêtes cathartiques, plus bruyantes seront les manifestations expiatoires de nos sourires exténués, plus incertains les chemins que nous pourrions défricher seuls ou à quelques-uns, à nos propres rythmes, sans les emphases du quotidien et sans les messes trompeuses.

4 commentaires:

nfr a dit…

J'adore ton français... :))

Alalettre a dit…

Et moi le tien !

Anonyme a dit…

J'aime autant ce regard exténué sur fond barriolé que tes lignes qui soulignent si bien le contraste. Ce monde où il faut être heureux est tellement... fatigant.

Alalettre a dit…

Merci pour ta visite et tes mots Aurore, touché !