mardi 11 novembre 2008

Derrière la vitre

Cambodge, février 2008. Des crânes. Quelques dizaines de milliers de Cambodgiens ont été ici exterminés, à Choeung Ek, après des mois d'infâme torture, sous Pol Pot, entre 1976 et 1979. L'idée que nous nous faisons de la mémoire du génocide semble imposer que quelques crânes de victimes soient ici conservés, placés sous cloche, livrés au regard aseptisé de touristes en goguette. Dans un jeu de vitres quelque peu morbide, on accède peut-être ainsi au sanctuaire du souvenir, à la vision directe d'ossements sans mémoire, tragique théâtre d'ombres d'un musée de l'homme improvisé. Balade en paléontologie. Les fantômes du lieu n'ont pourtant pas élu domicile ici, où s'honore, ou se déshonore, l'esprit de milliers de victimes… Ils sont restés et resterons en nous.

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